La Franc-maçonnerie fête deux saints Jean : Jean le Baptiste et Jean l'Évangéliste : pourquoi ? L'histoire nous plonge aux sources de la maçonnerie.

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Si les francs-maçons fêtent deux Saint Jean, la réponse à une telle question doit d’abord porter sur la définition et la signification symbolique des solstices et des cérémonies auxquelles l’arrivée de ces deux événements annuels donnaient lieu autrefois.

Elle concerne également le choix historique, par l’Église chrétienne, des deux saints Jean pour marquer symboliquement ces solstices ; elle doit enfin expliquer pourquoi les Francs-maçons actuels fêtent ces deux saints et, en même temps, l’arrivée des solstices.

Définition et signification symbolique des deux solstices

Le solstice du 24 juin marque le début de l’été ; celui du 27 décembre, le début de l’hiver – les équinoxes marquant le début des saisons du printemps et de l’automne dans nos régions tempérées. Cependant, le caractère symbolique des solstices ne coïncide pas avec le caractère général des saisons correspondantes.

En effet, le solstice d’hiver ouvre la phase ascendante du cycle annuel ; le solstice d’été en ouvre la phase descendante – d’où le symbolisme gréco-latin des portes solsticiales représentées par les deux faces de Janus, divinité romaine au double visage : l’une, celle d’un jeune homme (l’avenir, l’année qui commence) ; l’autre, celle d’un vieillard (le passé, l’année qui se termine).

Son image doit engager le Maçon à regarder en arrière en même temps qu’en avant ; pour préparer à l’humanité les voies du progrès, il faut tenir compte des leçons de l’histoire.

Par ailleurs, il est aisé de constater que c’est la porte hivernale qui introduit la phase lumineuse du cycle, et la porte estivale sa phase d’obscuration.

L’Église chrétienne et le culte des deux saints Jean

L’Église chrétienne a remplacé le culte romain de Janus par celui des deux saints Jean en choisissant ces personnages parce qu’ils ont le même nom, et en plaçant leurs fêtes aux dates des solstices.

Jean le Baptiste ouvre la porte estivale et annonce le cycle d’obscuration.

Jean l’Évangéliste ouvre la porte hivernale et annonce le cycle d’illumination : la Nativité à la fin du cycle estival et, un peu plus tard, durant cycle hivernal, la résurrection du Christ.

C’est pourquoi Jean l’Évangéliste rapporte lui-même dans son évangile les paroles du Baptiste : « Il faut que lui grandisse et que je décroisse».

La naissance du Christ est ainsi placée arbitrairement le 25 décembre – alors que l’on a la preuve qu’il est né au printemps – afin de corroborer la prophétie du Baptiste : l’annonce de la venue du Christ, qui met un terme à l’Ancienne Alliance (l’Ancien Testament) et commence la Nouvelle.

La symbolique maçonnique des deux Saint Jean

Il faut enfin regarder un autre point : Jean le Baptiste baptise les croyants dans l’eau ; on peut dire qu’il travaille « de ses mains », il est un « opératif », en Maçonnerie, Jean le Baptiste est l’Initiateur, celui qui, grâce à l’épreuve de l’eau, prépare le chemin vers la réalisation de la Beauté, de la Force et de la Sagesse.

Quant à lui, Jean l’Évangéliste écrit et fait un travail intellectuel, il est un « spéculatif », en Maçonnerie, Jean l’Evangéliste est l’Initié, le maitre maçon ayant assimilé l’enseignement maçonnique.

A eux deux, ils symbolisent le corps et l’esprit, la Maçonnerie opérative et la Maçonnerie spéculative, le Pavé mosaïque, mais aussi l’eau et le feu – l’eau (et la terre), évidemment, pour le Baptiste, et le feu (et l’air) pour l’Évangéliste.

 

 

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