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Petit aperçu de la vie du héros emblématique du Vietnam et de sa fin mystérieuse.

Une enfance déterminante.

 

Ho Chi Minh marqué par son enfance

 

Il nait le 19 mai 1890 dans un petit village de Kim Lien, en Indochine française, à l’origine il s’appelait Nguyen Sinh Cung. Son père était un mandarin dans l’administration du protectorat de l’Annam, une situation tout à fait honorable.

Mais lors d’une reforme du nouveau pouvoir colonial, il est démis de ses fonctions et sombre lentement dans la dépression et l’alcoolisme.

Cette déchéance due aux colonisateurs français le marquera sa vie entière, cet épisode sera l’élément catalyseur de toute son action future.

Il décide de poursuivre ses études en Occident.

 

Ho Chi Minh un intellectuel en France

 

Il arrive en Occident en 1914, d’abord à Londres puis en France. En 1921, on le retrouve comme jardinier au Havre et il effectue dans cette période de nombreux petits boulots tout en écrivant des pièces de théâtre et même un récit anticolonialiste : Le procès de la colonisation française.

Il fréquente plusieurs foyers d’intellectuels, notamment les loges maçonniques parisiennes car à cette époque les vietnamiens venus en France se font initier dans les loges. A son tour il sera initié à la loge La fédération Universelle du Grand Orient De France en 1922 (Jacques Dalloz, le magazine L’histoire de juillet 2001.)

Son assiduité maçonnique n’est pas avérée car sa vraie passion c’est la politique et l’adhésion au communisme qui cèlera définitivement son destin.

 

Ho Chi Minh le communiste

 

Marcel Cachin, directeur de L’Humanité, l’initie au communisme et il participe à la fondation du nouveau Parti Communiste Français.

Son idée centrale, son obsession, reste le problème colonial, sous entendu la décolonisation mondiale et évidemment celle de son pays. Formé par les communistes soviétiques, il rejoint Mao avec lequel il fonde le Parti Communiste Indochinois en 1930 puis 11 ans plus tard la Ligue pour l’indépendance du Viêt Nam.

Il rentre au pays en 1941 pour lutter contre l’occupation japonaise et l’année suivante il prend le nom de Hô Chi Minh, « celui qui éclaire ».

Arrêté par les nationalistes chinois, il passera un an en prison en Chine avant d’être libéré grâce à la pression des anglo-saxons (en guerre contre les japonais). Il décide alors de prendre la direction de la résistance contre les japonais.

Grand politique, il sait s’entourer de personnages déterminants, ainsi Võ Nguyên Giáp en 1944 qui sera le seul général ayant vaincu à la fois l'armée française et l'armée américaine.

Avec la Révolution d’Août, il proclame le 2 septembre 1945 la République démocratique du Viet Nam à Hanoi. Mais la menace du grand voisin chinois se fait sentir.

En tant que stratège accompli, Hô Chi Minh trouve la parade.

 

Ho Chi Minh le combattant

 

Il signe alors un accord d’autonomie avec le représentant de la France, ce qui le met à l’abri des velléités chinoises.

Sa relation complexe avec la France est un mélange d’attirance-répulsion, comme une histoire d’amour contrariée.

A cette occasion, il aurait dit, rapporté par son biographe Jean Lacouture : « il vaut mieux manger encore dix ans la crotte des Français que celle des Chinois pendant mille ans ! »

Mais l’échec des négociations sur le statut du pays conduit inévitablement à la guerre car pour lui seule l’indépendance du Viet Nam compte.

On connait la suite : la guerre de 1946 à 1954 qui se termine par la débâcle de Dien Bien Phu et la défaite de la France ; la conférence de Genève reconnait l’indépendance du Vietnam qui est divisé en deux, ce qui provoque une véritable guerre civile.

Ensuite les américains interviennent pour soutenir le régime du sud contre le nord communiste dans un conflit qui durera de 1959 à 1975 et fera des pertes considérables : plusieurs millions de morts, combattants ou civils, ont été tués durant la guerre.

Ho Chi Minh ne verra pas la fin du conflit : il s’éteint en 1969, à 79 ans, jour anniversaire de la fête nationale.

Mais est ce une mort naturelle ?

 

Ho Chi Minh suicidé ?

 

Là commence le mystère.

D’après la romancière et dissidente Duong Thu Huong, il se serait donné la mort en arrachant ses perfusions, choisissant exprès le 2 septembre mais sa mort est annoncée officiellement le 3 septembre par les autorités. L’écrivain qui a rejoint la France en 2006 raconte sous forme romancée les derniers jours d’Ho Chi Minh (Zénith, 2009).

Amoureux d’une très jeune femme dans les années 50 qui lui donnera deux enfants, la dissidente prétend que sa mort accidentelle en 1957 cache un assassinat destiné à empêcher le mariage du vieil homme.

Vieux, malade, malheureux, il aurait décidé de lui-même d’en finir et par défiance envers le Parti Communiste aurait choisi la date symbolique de la déclaration d’indépendance.

Vérité ou affabulation ?

La propagande communiste lui a en quelque sorte «volé sa mort» car Ho Chi Minh est devenu une icône intouchable, le symbole même du communisme triomphant.

 

Ho Chi Minh embaumé et adoré

 

Ho Chi Minh voulait que ses cendres soient répandues au dessus du pays, du nord au sud, mais ses héritiers vont décider de l’embaumer, comme Lénine à Moscou.

A la réunification du pays, en 1975, il reposera dans un mausolée à Hanoi qui se visite dans la plus grande dévotion, protégé en permanence par deux gardes.

Victime de la propagande qu’il avait lui-même instrumentalisée, la vie fait place à la légende, le mythe remplace l’homme.

 

Ho Chi Minh symbole de tout un peuple

 

Oncle Ho est le catalyseur de tous les fantasmes, qu’il soit idéalisé ou vilipendé.

En 1975, la ville de Saigon est rebaptisée Ho Chi Minh Ville.

Pour le peuple grâce à la propagande énorme des communistes au pouvoir il est LE symbole du Vietnam au-delà des frontières et même à l’intérieur où il figure dans l’autel des ancêtres et est vénéré comme un Dieu vivant.

Si les historiens ne sont pas tous unanimes sur la personnalité complexe de Ho Chi Minh qui a largement utilisée la propagande pour servir les intérêts du communisme, une chose est sûre : son obsession pour l’indépendance et la liberté de son pays.

Pour cette raison il mérite notre respect.

Dernière citation : « le prix de l’homme baisse quand il n’a plus l’usage de sa liberté. » (Sur la route).

 

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